camille
MUGNIER


Camille Mugnier, première spectatrice des créations de son père chineur-touche à tout-sculpteur-scénographe des 26000 couverts, découvre dès son plus jeune âge les histoires du Royal de Luxe, les costumes de Decouflé, les rafistolages de l’Art Brut.


Sans le savoir, elle apprend déjà: Liberté plus Tradition plus Beauté, multiplié par Technique égal Art.


Très tôt, elle reste scotchée devant une robe-sculpture de Madge Gill à Lausanne. Elle se passionne pour les volumes de Simone Pheulpin.


Après ses études dans l’art et le textile, elle décide d’aller voir par-delà l’océan pour découvrir le Pérou. Elle se laisse guider par les rencontres et les couleurs, les matières et les savoir-faire. Au contact des artisans du textile elle apprend. Avec eux, elle conçoit des vêtements, crée sa propre ligne: Millo. Pendant sept ans, elle vend ses collections entre la France et le Pérou.


Après une expérience intense en Amérique du Sud, elle a besoin de revenir aux sources. Elle se retrouve dans la douce campagne bourguignonne, son atelier donne sur les arbres fruitiers. Fabriquer est un besoin physique. Les expériences glanées au fil des voyages trouvent leur sens. Les chaussettes rapiécées deviennent sculptures. Elle tisse des histoires abstraites, puis perd le fil, juste pour s’étonner elle-même du dénouement. Oui, elle noue et dénoue patiemment ses cordages comme un flibustier de haute mer. Les fuseaux horaires font de la dentelle.


Sans destination ni but trop défini, elle se laisse emporter par le rythme du geste répétitif. Parfois, elle se trompe, et les erreurs l’emmènent ailleurs, vers l’Imprévu. Elle recommence, et c’est mieux. Elle se trompe de mieux en mieux. 


                                                                                                Philippe Nicolle, metteur en scène. 


Galerie

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